« Nous avons simplement cherché à exciter l’imagination de nos lecteurs par un choix de textes en général peu connus, et par une illustration aussi variée et abondante que possible » .
Dans un premier temps, on se laisse porter par l’ouvrage. Tout d’abord, il s’agit de considérer la couverture, noire, sur laquelle est imprimée une gravure rose-violacée entourée d’un cadre baroque. Nous entrons dans le repaire du vampire, il fait nuit, une chauve-souris est déjà en route… Fragmenté en articles assez courts (attention, ne confondons pas laconisme avec légèreté), richement illustré, on feuillète, on admire, on compulse. Notre regard survole les titres puis s’arrête, l’œil accroché. On lit.
Peut-être serrez-vous attirés par un peu de littérature, que ce soient des articles relatifs à Byron, Poe, Hoffman ou Baudelaire, ou alors votre curiosité vous amènera à lire des textes plus historiques (et d’une rareté sans égal), quelques notices biographiques ou divers développements centrés sur des pathologies psychologiques, fétichistes et névrotiques. Les références cinématographiques prennent aussi une part importante, notamment à travers les nombreuses illustrations.
Dans ce cabinet des curiosités, nous devenons les prédateurs avides d’articles rassasiants notre soif curieuse. Mais que viennent y faire des articles tels que « Aspirateur », « Bienheureux », « Extra-terrestre », « Hostie », « Nombril », « Roman d’espionnage », « Témoins de Jéhovah » ou « Tourisme » ? Je vous ai prévenu : nous sommes dans un Musée. Toutefois, il n’est ici aucun regroupement thématique, la logique en est alphabétique : mais face au mythe du vampire, après tout, ce n’est peut-être pas la forme elle-même qui compte. Ce n’est pas d’elle qu’il faut se méfier…
« les articles comme autant de toiles représentent des surfaces inégales. Cela ne préjuge point de l’intérêt ou de l’importance des plus courtes : dans les Galeries, les Pourbus ne voisinent-ils pas avec les Rubens, et les miniatures avec les Véronèse ? ».
Une très large bibliographie (près de 250 ouvrages) vient renforcer le sérieux du travail accompli. Elle permet d’ouvrir la réflexion – voire partir en quête de nouvelles sources – et fournit des références aussi bien francophones qu’anglophones ou germanophones. Enfin, le livre n’est pas dépourvu d’humour : une double page nous présente les menus préférés de notre vampire et le livre s’achève, non sans une pointe d’ironie, sur un roman photo, signé et commenté de la main du comte lui-même.
Seul regret : que ce « Musée » n’ait pas connu – à l’instar des « Musée des Supplices » et « Musée de la Bestialité » – une réédition cuire enrichie d’illustrations couleurs.
A vous d’y construire votre parcours.
Bienvenu sur le blog de la culture avec des dents et bravo pour le choix et le style personnalisé de ta première chronique. En outre, j’ignorais que "Le Musée de " était une collection, dont les autres ouvrages semblent intéressants eux aussi.
Merci Senhal.
Pour ceux qui seraient intéressés par ce livre (et je vous conseille de l’être), vous pouvez en trouver des extraits à cette adresse : museedesvampires.free.fr/…
En effet, Roland Villeneuve a écrit de nombreux ouvrages dans cette lignée des "Musée de" tous très intéressants : "Le Musée des Supplices", "Le Musée de la Bestialité", "Le Musée du Fétichisme" et "Le Musée des Vampires". La présentation en est tout à fait différente et "Le Musée des Vampires" fait figure d’exception avec ses entrées alphabétiques.
Découverte intéressante en effet, et très bel objet à priori!
Si tu veux Lucy, on l’a à la maison 🙂