Vlad est parvenu pour un temps à écarter la menace représentée par Alves. Pour autant, le conseil pèse toujours sur les décisions du jeune prince, et limite sa marge de manœuvre. L’arrivée d’un ambassadeur venu de Hongrie éveille dans le même temps la curiosité du voïvode. Peu à peu, il découvre que l’héritier des Danesti, une branche rivale de la famille, manœuvre dans l’ombre pour le discréditer auprès du roi. Pour tuer dans l’œuf cette nouvelle menace, Vlad devra à nouveau faire preuve de ruse, tout en évitant les obstacles que son vieil ennemi continue de mettre en travers de son chemin.
J’avais été intrigué par l’annonce de la série, et le premier volet avait su assez attirer mon attention pour avoir envie de poursuivre. Pour une fois que la BD japonaise s’intéresse aux racines historiques de Dracula, il aurait été dommage de passer à côté ! Seul bémol du tome un, une propension à la lenteur. Mais c’est un écueil assez habituel, quand on se retrouve face à l’Histoire, et à sa complexité. Un premier opus demande de poser le contexte, rappeler les forces en présence, etc. L’auteur ne s’en sortait finalement pas si mal que ça, choisissant d’expliciter progressivement le cadre dans lequel se déroule l’intrigue. Je connais relativement bien le destin de Vlad (merci à Radu Florescu, Raymond McNally et Mattei Cazacu), mais j’avais néanmoins eu le sentiment d’un trop plein de détail avec cette ouverture de la série.
Dans ce deuxième opus, le lecteur est davantage au fait de la situation, et de la position délicate de Vlad. Et force est de constater que les choses avancent bien, et que la complexité dans laquelle évolue Vlad suffit à elle seule pour accaparer l’attention. Akiyo Ohkubo réussit une très belle interprétation de la vérité historique, et la rend passionnante. Il y a encore ça et là quelques explications (bien mieux intégrées de mon point de vue), mais l’ensemble se laisse lire sans temps mort. La galerie de personnage est riche, surplombée par le jeune voïvode.
Graphiquement, cette suite est de meilleure facture que le premier volet. Plus homogène, le style de l’auteur donne vie à merveille à ce XVe siècle, dans lequel a vécu celui que l’histoire connaît aujourd’hui sous le pseudonyme de l’Empaleur. Et on commence à comprendre pourquoi dans ce deuxième volet. Le trait est fin, les cadrages astucieux, mettant en lumière autant la galerie de personnages que les scènes marquantes qui jalonnent cette fresque historique. On peut certes continuer de regretter l’apparence très emo du protagoniste central, mais on finit par trouver que cette esthétique se marie au mieux avec son apparente nonchalance.
Une suite un cran au-dessus du premier tome, qui commence à faire de cette série une vraie réussite. Portée par un graphisme qui gagne en efficacité, Vlad Draculea est une exploration aussi inattendue que bien dosée de l’histoire du personnage éponyme. Hâte de voir ce que nous réserve les prochains volumes !