Sept ans après la mort du vampire Dracula, Mina et Jonathan Harker, accompagnés du professeur Van Helsing, retournent en Transylvanie pour s’assurer que la malédiction est bien levée. Ils y font la connaissance du professeur Kovacs et de sa nièce Elena. Cependant que Kovacs met Van Helsing sur la piste de la mystérieuse Scholomance, ou école des vampires, Mina, séduite par Elena, l’engage comme gouvernante et la ramène en Angleterre. Et c’est ainsi que l’ombre malfaisante du comte Dracula va de nouveau s’étendre, des sombres montagnes des Carpates aux brumes de l’abbaye de Carfax…
Pour donner une suite au chef-d’oeuvre de Bram Stoker, Freda Warrington a su retrouver le style évocateur des grands écrivains de fantastique du siècle dernier. Au fil d’un récit formé de lettres et d’extraits de journaux intimes, elle multiplie les péripéties, jouant sur tous les registres du suspense et de l’épouvante. Une réussite qui comblera les passionnés du mythe de Dracula.
Parmi les auteurs à avoir tenté de prendre le relais du Dracula de Stoker, force est d’avouer que Freda Warrington s’en sort remarquablement bien. On retrouve donc avec plaisir les héros du précédents opus, dont les rangs se sont élargis de Quincey, fils de Jonathan et Mina Harker, et d’une famille amie de Van Helsing qui va avoir maille à partir avec l’ombre ténébreuse du défunt comte. Raconté à la manière du roman original, a savoir sous la forme d’un recueil d’extrait de journaux intimes tenus par les différents protagonistes, le récit est emprunt d’un style très XIXe qui sied à merveille à l’ambiance gothique de l’ensemble. A noter également que, tout comme dans le récit de Stoker, les vampires n’interviennent jamais ici comme narrateur, et apparaissent donc au travers des notes des protagonistes humains.
Le mythe du vampire ici mis en œuvre prend la suite directe du roman de Bram Stoker, à ceci près qu’on revient ici sur certains points obscurs du récit original qui deviennent des axes principaux du récit, à commencer par la Scholomance. A partir de l’allusion aux pouvoirs de sorcellerie de Dracula donnés par Stoker dans son roman, Freda Warrington donne vie à un Dracula-sorcier avide d’obtenir l’immortalité sans concession ni faux-semblants.
A final, cette séquelle au premier Dracula se place directement dans le sillon du récit de Bram Stoker en en approfondissant avec style certains aspects. Jubilatoire.