Excédé par le comportement de Klaus, Réginald Hargreeves décide d’exclure celui-ci de la Umbrella Academy. Le jeune garçon et ses pouvoirs de communication avec les morts se retrouvent ainsi à Hollywood. Il fait rapidement la connaissance de Vivian Shaw, une vieille actrice en mal de convaincre réalisateurs et producteurs de lui redonner sa chance. Klaus se laisse séduire par son bar et les substances qu’elle est capable de lui fournir. D’autant que lors d’un de ses premiers trips dans la maison de l’ancienne star, il se retrouve dans un lieu inconnu.
Comics à succès avant d’avoir été adapté en série TV, la Umbrella Academy met en scène une « fratrie » de super-héros dysfonctionnelle. La mort de leur père, Réginald Hargreeves, qui les a rassemblés et a fondé l’Academy, est l’événement qui démarre à la fois le comics original et la série sur petit écran. Tu Pues la Mort se situe à un moment antérieur : l’histoire suit Klaus, alors âgé de 18 ans, qui vient d’être mis dehors par Hargreeves. On retrouve le scénariste original, Gerard Way (connu pour être le chanteur du groupe My Chemical Romance), secondé pour ce spin-off par Shaun Simon, le duo ayant travaillé ensemble par le passé, autour de la minisérie The True Lives of the Fabulous taKilljoys.
Connaître l’univers de la Umbrella Academy est un plus pour comprendre certaines références et la prémisse de l’album. Pour autant, l’ensemble se laisse lire sans difficultés pour des lecteurs n’étant pas des spécialistes du comics de Gerard Way et Gabriel Bà (le dessinateur original). Le duo d’auteur s’attarde assez sur le début du récit pour donner une bonne idée de la personnalité de Klaus, de même que ses pouvoirs. C’est d’ailleurs eux qui sont ici au centre du récit, et seront à l’origine des différentes rencontres du protagoniste. La trame ne manque enfin ni de rebondissements, ni de protagonistes déjantés, ni d’humour.
La partie graphique est menée par I.N.J. Culbard, connu (notamment) pour ses adaptations du Canon Holmésien, en duo avec le scénariste Ian Edginton. L’illustrateur n’en est pour autant pas à son coup d’essai avec la figure du vampire, ayant co-signée la série The New Deadwardians (avec Dan Abnett). Il possède un style réaliste qui n’en est pas moins influencé par l’animation, et un trait vif et énergique, rehaussé ici par une mise en couleur énergique.
La figure du vampire est présente sous de multiples aspects dans ce spin off de la Umbrella Academy (alors qu’elle est jusque-là absente du comics et de la série TV). Klaus se frottera en première lieu à la personne de Mr Frissen, un chimpanzé- vampire et trafiquant de drogue. En suivant Klaus à Hollywood, Frissen découvrira que les lieux sont tenus par d’autres vampires, qui noyautent la pègre locale. L’autre forme de vampirisme tient à la place accordée au monde du cinéma dans cette histoire. Il y a en effet l’idée d’acteurs passés de mode et décharnés, comme Vivian Shaw, qui s’accrochent envers et contre tout à la vie… et à l’immortalité que leur confère le cinéma.
Une histoire sympathique, qui devrait plaire aux aficionados de la série de départ. Les néophytes de l’univers de la Umbrella Academy peuvent apprécier, mais l’histoire met malgré tout du temps à démarrer réellement.