Depuis des siècles, sur les différents continents de la planète, les vampires se dissimulent dans l’ombre, se nourrissant des plus faibles. Grâce à un groupe de chasseurs qui se voue corps et âme à sa tâche, la menace est encore contenue, et les preuves de l’existence des vampires encore limitées aux mythes et au folklore. Mais alors que les rassemblements de créatures de la nuit deviennent de plus en plus puissants, ce n’est sans doute qu’une question de temps avant que les vampires ne se dressent contre l’humanité. Ce guide, fruit des informations collectées par des chasseurs, contient ainsi toutes les informations nécessaires pour appréhender la menace et y faire face.
Osprey Adventures est une maison d’édition qui s’est notamment spécialisée dans la publication de vrai-faux guides consacrés à certains mythes : aliens, zombies… Le présent opus est donc leur guide sur le monde des vampires, qui adosse les mythes de plusieurs créatures vampiriques autour d’un fil conducteur retraçant la lutte du SAU, une section secrète dépendant de l’UNESCO, contre les différentes espèces de vampires. La narration entremêle donc fiction et réalité, mettant en scène des anecdotes inventées pour l’occasion, lesquelles servent de background à la présentation des différents types de vampires, et les moyens de lutter contre eux.
Si on a déjà pu se frotter à ce type de récit, je pense notamment à Enquête sur les vampires de Fabrice Colin, force est de constater que dans le cas du livre dont il est ici question, les auteurs sont allés trop loin. Le mélange de réalité et de fiction, s’il ne manque ni d’imagination, ni de cohérence, est ici poussé dans ces derniers retranchements, ce qui permet difficilement de faire la part des choses entre les deux, et tend à rendre l’exercice un peu vain. Car une fois terminé l’ouvrage, qui n’est pas inintéressant, l’exercice s’avère frustrant, car ne débouche sur rien. Présenter un tel ouvrage en l’adossant à une série de romans/de films ou de jeux auraient eu un sens, mais pas (à mon avis) en solo. D’autant que le style n’a rien de très exceptionnel et que la mise en page, si elle propose de nombreuses illustrations originales hors-textes, se compose également de gravures trouvées sur Internet.
On croise ici la piste de nombreux buveurs de sang, notamment les strigoïs (qui sont présentés comme l’espèce majoritaire, surtout en Europe), mais également d’autres créatures comme les asanbosam et obayifo africains, les jiangshi asiatiques, les chupacabra d’Amérique du Sud. Chacun est détaillé avec ses capacités, et la manière dont on a lutté contre eux à travers les âges. De quoi montrer les difficultés pour engranger les connaissances suffisantes à l’élimination de toutes les races de vampires, d’autant qu’ils tendraient à se mélanger au fil des siècles, finissant tous par envahir les villes, se structurant en groupes.
Un livre pas désagréable qui se lit au final assez vite, mais n’apportera rien aux amateurs du sujet, sinon une nouvelle tentative de fictionnalisation de la chasse aux vampires. Quelques bonnes idées, mais au final, quel intérêt pour un ouvrage de ce genre, qui ne renouvelle pas ce qui existe déjà et ouvre des pistes qu’il ne referme pas ?