Un donjon perdu dans les brumes de Transylvanie. Le capitaine Woermann voit les hommes placés sous son commandement périr les uns après les autres dans des conditions horribles. Les partisans roumains ne sont pas responsables, et l’arrivée en renfort du major SS Kaempffer, ancien compagnon d’armes de Woermann et spécialiste des camps d’extermination n’y changera rien. Une créature a surgi des ténèbres pour frapper avec une sauvagerie inimaginable des soldats peut-être un peu trop cupides. Maintenant seul un vieil érudit juif, féru de démonologie, pourrait peut-être les arracher à leur sort..
Le roman de F. P. Wilson nous entraîne ainsi en Transylvanie, en plein cœur de la Transylvanie. L’auteur a choisi se placer son intrigue en pleine seconde guerre mondiale, en profitant pour ajouter une opposition secondaire entre le responsable SS et le responsable militaire. Le scénario débute sur plusieurs arcs différents (le vieux juif et sa fille, les nazis, le mystérieux voyageur qui part de Lisbonne) qui vont tous se retrouver au cœur de la vieille forteresse. Le rythme du scénario est pour le moins haletant, les personnages intéressants) et on ne s’ennuie pas vraiment lors de la lecture. A noter quelques savoureux clins d’oeil à la littérature lovecraftienne.
Le mythe du vampire possède quelques caractéristiques intéressantes dans ce roman. Le vampire ici en présence, s’il ne se déplace que la nuit venue et semble craindre les crucifix, ne semble pas particulièrement attiré par le sang humain, même s’il tue dans des conditions particulièrement sanglantes. On apprendra ainsi au fil du livre quel est son besoin réel. Il vient d’un âge très ancien, et est depuis des siècles engagé dans une lutte sans fin avec un autre être aussi agé que lui, qui seul possède le moyen d’en venir à bout.
Au final, le roman de Wilson est un bon huis clos fantastique qui se laisse lire sans ennui. Le style est efficace, les idées et clins d’oeils intéressants, bref une bonne lecture.