Après avoir lutté pendant des années par le petit groupe constitué de Quincey Harker, Rachael Van Hellsing, Frank Drake, rejoint plus tard par Blade, Dracula a finit par se débarrasser de la plupart d’entre eux. Les auteurs, après avoir mis en scène une nouvelle confrontation du vampire avec sa fille Lilith, décide de revenir sur l’histoire du personnage. le lecteur se retrouve donc propulsé en plein 15e siècle, et va apprendre comment Dracula est devenu le seigneur des non-mort. Comment le seigneur Vlad Tepes a fini par intégrer les rangs des créatures de la nuit, et assisté à l’assassinat de sa femme Maria. Comment il a finit par affronter Nimrod pour devenir le maître des vampires, et rencontrer d’autres ennemis au fil des siècles, à l’instar de Cagliostro ou du moine Montesi.
Gene Colan étant décédé il y a peu de temps, j’ai décidé de finir ma lecture de Tomb of Dracula, dont le dernier Essential trainait dans ma bibliothèque depuis un moment. Non que je n’aime pas la série, loin de là, mais il faut avouer que ce recueil de plus de 500 pages est une lecture assez dantesque, qui prend du temps, d’autant qu’il peut s’avérer difficile de se plonger dans ces histoires qui accusent pour certaines le poids des ans. Reste que passé un temps d’adaptation pour me remémorer la chronologie de la série au début de ce 4e opus, je me suis retrouvé une fois de plus assez accroché par l’ensemble.
Le scénario prend donc logiquement la suite des 3 précédents Essential. Les chasseurs de vampires qui damaient jusque-là le pion à Dracula ont été défait, laissant davantage le champ libre au comte. Ce qui ne va certes pas l’empêcher de trouver sur sa route de nouveaux opposants, même si ceux-ci sont plus rapidement éliminés par Le seigneur des non-morts. Au bout de deux histoires, dont l’une fait notamment reparaître l’une des Némésis de Dracula, en la personne de sa fille Lilith, les auteurs choisissent de s’intéresser au passé du vampire, et de revenir aux prémices de son état actuel. Le lecteur va donc apprendre comme Dracula est devenu le buveur de sang qu’on connaît, et traverser avec lui les époques, depuis le moyen-âge transylvain, jusqu’à la révolution française, en passant par les chasses des sorcières à Salem.
Le dessin est à n’en pas douter le point fort de la série. Entièrement en noir et blanc (ce qui est bien plus digeste que les colorisations datées que j’ai pu avoir entre les mains), les planches sont admirablement mis en scène par des dessinateurs renommés tels que Doug Moench, Gery Conway, John Buscema ou encore Neil Adams. Le trait varie de l’un à l’autre, mais l’ensemble est très représentatif de l’époque. Beaucoup de détails, des cadrages très cinématographiques, ce qui joue certes sur le dynamisme des scènes (on a l’impression d’être face à des photos prises sur le vif) mais appuie le côté très Universal Horror de la série. D’autant plus quand Dracula se retrouvé confronté à la créature de Frankenstein.
Concernant le mythe du vampire, la série continue sur les bases qui ont été esquissées depuis le premier opus. Dracula est une créature de la nuit, transformé en vampire après qu’une bohémienne lui ait transmis sa malédiction en le mordant. Il craint la lumière du soleil, et a besoin de dormir dans un cercueil remplit de sa terre natale pour se régénérer. Si un pieu semble la manière la plus efficace d’en venir à bout, Dracula craint plus que tout les symboles et objets religieux, comme les crucifix ou l’eau bénite. Un moine semble cependant avoir un temps mis la main sur une formule capable de tuer les vampires. Les auteurs feront également se rencontrer le comte transylvain et la funeste comtesse Bathory.
Une lecture pour le moins colossale, mais qui s’avère rigoureusement indispensable aux amateurs du comte, en cela que la série est une véritable saga dotée d’un panthéon riche, dans laquelle le célèbre Blade vit le jour. Une série qui a certes vieilli, mais possède un côté épique assez unique. Petit bémol cependant : l’épisode de Dr Strange qui vit la formule Montesi trouver un aboutissement entre les mains du sorcier de l’univers Marvel n’est pas inclus dans ce dernier Essential. Pour la clôture qu’il apporte à la saga, il s’agit donc d’un complément non négligeable.