Après ses aventures à Drachenfels, Geneviève Dieudonné part à la recherche d’elle-même et s’embarque au mépris du danger dans un périple qui la verra affronter des monstres, des magiciens, des intrigues et des périls innombrables. Son voyage l’emmènera des profondeurs labyrinthiques d’un vieux théâtre d’Altdorf jusqu’à un manoir victime d’une malédiction sinistre et létale, et se terminera par une chasse à la licorne sauvage dans une forêt hantée…
Ce second tome de la série des Vampire Geneviève, située dans l’univers de Warhammer, est en fait un recueil de trois longues nouvelles. La première nous permet de retrouver les principaux personnages de Drachenfels, autour de Geneviève et Detlef, qui ont élu domicile dans un très ancien théâtre. Y rôde notamment une entité oubliée de tous considérée comme un spectre par les habitants des lieux. Dans le même temps, des moins qui font des recherches autour des ruines de Drachenfels vont exhumer un artefact maléfique qui risque fort de menacer l’existence de Geneviève et du metteur en scène.
La seconde histoire est bien plus originale, car elle propose une relecture des Mystères d’Udolphe de Ann Radcliffe à la sauce Warhammer. Geneviève, qui a tout oublié de son passé, vit dont au château d’Udolpho, comme un membre à part entière de la famille Montoni, à laquelle elle est sûr d’appartenir. La famille, qui a bâti ses richesses sur des brigandages depuis de nombreuses générations, attend avec impatience la mort du patriarche pour lancer la curée et procéder au partage des biens.
La troisième et dernière histoire voit Geneviève devenir malgré elle assassin au service de Tyblat, un haut personnage de la cour qui menace Detlef. Chargée de tuer un noble et son fils, elle se joint donc aux invités lors d’une chasse à la licorne…
Trois histoire donc, complètement différentes, mais dont on retiendra surtout la seconde, véritable hommage au roman de Ann Radcliffe qui mélange ainsi ce texte fondateur du roman noir avec les personnage de la série, le tout dans l’univers de Warhammer. Psychologiquement c’est aussi la plus intéressante car le voile ne se lève qu’à la toute fin du récit, plongeant dès les premières pages le lecteur dans de nombreuses interrogations sur la manière dont le personnage principal est arrivé là.
Le premier texte nous propulse à nouveau dans le monde du théâtre, dans une histoire aux allures de version Warhammer du fantôme de l’Opéra, se qui donne une saveur particulière à l’ensemble même si la thématique du théâtre (et l’ombre maléfique de Drachenfels) ont déjà fait l’objet du premier opus de la série. Newman se joue des textes dont il s’inspire, les tord dans tous les sens et leur injecte des éléments propre à l’univers de Warhammer. Le dernier texte est celui que j’ai le moins apprécié. L’importance de la licorne dans cette histoire aurait pu être mieux exploité, car elle a beau être un des personnages récurrent de l’histoire, l’ensemble est un peu confus.
On ne rencontre pas, dans ces trois récits, d’autres personnages vampirique que Geneviève. L’auteur va mettre ses récits à contribution pour nous narrer le pouvoir de la soif qui tenaille la vampire, soif qu’elle parvient à contrôler un temps mais qu’elle doit régulièrement contenter. De même, Geneviève sera menacé plusieurs fois par des armes en argent, métal qui semble être à même de lui porter un coup fatal s’il s’approche trop près de son cœur. Les différents récits montrent également la répulsion que les humains ont pour les vampires.
Un deuxième opus de même niveau que le premier, même s’il est cette fois-ci constitué de trois nouvelles et non d’un récit unique. La continuité entre les histoires est cependant bien présentent, et la manière dont Newman s’approprie certains textes phares du roman noir, comme Le château d’Udolphe ou Le fantôme de l’opéra, en fait un opus pour le moins savoureux.