Une nouvelle déclinaison du mythe vampirique, cette fois adaptée d’une série de romans très connus au Japon. Cette série mêle plusieurs sous-genres : celui du vampire, bien sûr, mais aussi le post-apocalyptique, et la science-fiction puisqu’il semble y avoir des androïdes parmi les ennemis des vampires.
Ce qui semble intéressant de prime abord, c’est le krsnik, autrement dit un vampire qui se repaît du fluide vital des saigneurs de la nuit. Le Krsnik se met au service du Vatican pour se mettre en chasse de ses congénères, qui eux sont des prédateurs grossiers, qui ne savent pas faire la différence entre le bien et le mal. Le père Abel Nightroad est un être énigmatique, quasiment indestructible, qui se sert essentiellement de sa dextérité au combat pour vaincre ses adversaires. Des adversaires eux-mêmes parfois très acharnés, comme ce Comte Gyula de Hongrie, dont la particularité est d’avoir d’énormes dards qui lui sortent du sternum et des omoplates quand il le souhaite. La grosse artillerie en somme.
Le manga eût pu être vraiment intéressant si l’adaptateur n’avait pas introduit du SD (« super-deformed ») dans les séquences, ainsi que des parenthèses humoristiques telles qu’on en trouve dans beaucoup de productions nipponnes. Cela gâche complètement le rythme du récit, ma foi parfois difficile à suivre. En effet par moment les personnages semblent téléportés d’un endroit à un autre, les transitions entre deux scènes sont abruptes et injustifiées. Ceci dit il y a plein de scènes de combat, des membres découpés, mais cela reste très « supportable », le style graphique étant plutôt du shonen.
Cette nouvelle série sur le vampirisme ne m’a pas vraiment emballé, la faute vraisemblablement à l’adaptation un peu trop destinée à un public relativement jeune, les romans d’origine étant plus ambitieux comme en témoigne le prologue de l’oeuvre d’origine, publié en annexe du manga.
Un premier tome loin d’être indispensable pour cette série qui existe aussi en roman et en anime.
Le dessin apparaît, dès les premières planches, comme passablement brouillon, et nuit beaucoup à la lecture. Fouillis, pas franchement abouti, très hétérogène, ile ne permet en effet pas de suivre l’intrigue, dont on arrive enfin à comprendre quelque chose qu’au bout de quelques pages. Le problème vient à mon sens d’une certaine incapacité de l’auteur à produire des scènes d’actions lisibles (notamment les combats, dans lesquels on peine à distinguer les protagonistes).
Le scénario quant à lui ne change pas trop des romans (a priori) et de l’anime, que j’ai eu l’occasion de voir (en partie) il y a quelques mois. On découvre ainsi le père Abel Nightroad, sorte de bras armé du Vatican envoyé en mission pour surveiller les agissements d’un vampire, ou plutôt d’un Methuselah comme on les appelle ici. Mais on découvre bien vite que Nightroad est plus qu’un simple prêtre, mais bien un Krsnik, le prédateur des vampires en cela qu"il se nourrit de leur sang.
Un premier tome pas franchement accrocheur donc qui pêche par un dessin trop hétérogène et par de nettes ressemblances scénaristiques avec Hellsing.