Ancien noble ayant embrassé les thèses révolutionnaires, le citoyen Rougemont va se trouver confronté à un ennemi surgit du fond des âges, un ennemi qu’il ne se connaissait pas mais qui pourtant rôde dans l’ombre des siens depuis de nombreux siècles.
Dans les années 30, Vincent Rougemont s’est lancé à corps perdu dans son combat contre Kergan. Il semble bien décidé à mener à son terme la vengeance initiée voilà plusieurs siècles par son ancêtre Rougemont et dans laquelle nombre de ses aïeux ont perdu la vie. Le moment de la première confrontation est enfin arrivé…
Troisième tome de la série, et rideau sur le premier cycle du duel entre la famille Rougemont et le cruel Kergan. Toujours dans une ambiance baroque qu’apprécieront sans nul doute les amateurs du roman de Bram Stoker, Swolfs offre au lecteur de nouvelles clés pour comprendre la relation entre Vladimir Kergan le virtuose-vampire et la famille Rougemont.
La couverture ne dépareille pas face aux anciens tomes, même si elle n’égale toujours pas le graphisme du tome 1. Les dessins quant à eux comportent toujours certaines faiblesses, mais certaines scènes dégagent un romantisme noir du plus bel effet. Le trait est toujours aussi fin et clair, mis en lumière par des ombrages utilisé avec une certaine maîtrise et des tons ocres déjà utilisé sur les précédents opus de la série.
Nous sommes donc en présence des mêmes points négatifs et positifs que le tome 2. Il n’en reste pas moins que cet album possède une saveur certaine pour tous les amateurs de fantastique classique, la confrontation finale en étant le point d’orgue. Swolfs respecte au plus près la mythologie du vampire, ses faiblesses, ses armes et ses pouvoirs, ce qui donne l’impression au lecteur de se retrouver dans un vieux film, à l’instar du Dracula de Tod Browning où du Nosferatu de Murnau.
Kergan fait dans cette album montre de pouvoir de métamorphisme animal (le loup notamment), ce qui le rattache pour ce point de détail au Dracula de Bram Stoker. Cet album permet donc à Swolfs de mettre en scène de nombreuses caractéristiques vampiriques, notamment le feu comme élément destructeur du vampire, l’échange de sang comme le moyen de créer un vampire, et à nouveau cette impossibilité pour le vampire d’outrepasser les barrières religieuses, comme le cercle d’hosties consacrées ou le crucifix. Cette fin de cycle apparaît donc comme ses prédécesseurs comme un bel hommage à ce fantastique sombre, noir et romantique de la fin du 19e siècle.