Virgile est un jeune garçon solitaire, passionné d’histoires d’horreur. Après une séance de natation écourtée, il décide de rentrer chez lui et tombe sur une brocante. Là, une étrange vendeuse dont les tables regorgent de livres horrifiques lui propose un mystérieux livre : Le grand livre de l’horreur. Rentré chez lui, Virgile met peu de temps avant d’ouvrir le curieux ouvrage… mais c’est pour se retrouver transporté dans un château inconnu, en compagnie de son lapin de compagnie qui entre-temps s’est mis à parler !
N.M. Zimmermann n’est pas une inconnu pour les amateurs de la figure du vampire. On lui doit sur le sujet des séries telles que Alice Crane et Eden City, ou des one-shot tels que Vampire ça craint grave. L’auteur vouant une vraie passion (de son propre aveu) pour les buveurs de sang, c’est donc avec un intérêt non dissimulé que je me suis penché sur ce nouveau roman jeunesse, qui, à l’instar de Vampire ça craint grave, est joliment illustré (ici par Caroline Hüe).
Les éléments d’intrigue qui soutiennent la série en appellent autant à l’Histoire sans fin de Michael Ende (pour l’incontournable voyage au cœur du livre), saupoudré d’une touche de Jasper Fforde (pour l’idée d’un groupe de personnes consacrant leur vie à protéger l’intégrité des livres). Mais aussi savoureux que soit ces éléments, ce ne sont pas sur eux que nous allons nous appesantir, mais bien sur l’histoire de ce premier opus. On y suit donc un jeune garçon qui peine à se faire des amis, en raison de sa passion dévorante pour les choses de l’horreur. Ayant acquis pour une bouchée de pain un livre au titre prometteur, il va se retrouver au cœur du Dracula de Bram Stoker, plus précisément dans le château du comte. Bloqué, tout comme Jonathan Harker (dont il va faire la rencontre) dans l’imposante demeure dont les issues sont fermées, Virgile et son lapin Pollop vont rapidement s’atteler à trouver une solution. Tout en évitant de finir sous les dents du comte et de ses trois femmes.
Côté vampire, les créatures ici mises en scène sont bien entendu fidèles à celle du roman Dracula. Virgile et Pollop se retrouvent donc face à des créatures buveuses de sang qui ont besoin de mordre la jugulaire de leurs victimes pour s’abreuver. Ce sont des créatures qui dorment dans des cercueils, et qu’on ne voit se déplacer qu’à la nuit tombée. Elles sont en outre capable de se transformer en brume ou en animaux. Pour autant, Dracula et ses séides craignent l’ail, pour lequel ils ont une réelle aversion.
Si l’histoire exploite somme toute des ressorts très classiques (le héros solitaire à qui on confie une mission, l’animal qui se met à parler dans le monde imaginaire…), l’ensemble est bien construit, pas ennuyeux, et démontre une vraie connaissance du matériau de base. Pour une fois, on retrouve plus le Dracula du roman de Stoker, avec ses moustaches tombantes, que celui campé par Gary Oldman. N.M. Zimmerman puise intelligemment dans le roman original, et à ce titre en propose une incursion jeunesse plutôt sympathique.