Nous sommes accueillis dans ce petit théâtre (70 places au maximum) au coeur de Paris par deux personnages muets, en costumes, qui nous regardent étrangement, sans rien dire. Lorsque nous sommes tous installés, on nous donne des gousses d’ail.
Les deux personnages montent sur scène, et commencent à nous présenter une conférence qui sera donnée par leur maître, le Comte Dracula, pardon, Drrrracula. Mais soudain, coup de théâtre, Drrrrracula ne vient pas, et les deux tâcherons se voient contraints d’improviser. Et de raconter l’histoire de leur maître, avec les maigres ressources que leur permettent une malle remplie d’accessoires, un fauteuil et surtout leur cabotinage.
Nous avons donc deux acteurs, Adriano Sinivia et Bernard Gabay, au teint blafard, qui racontent à tour de rôle cette histoire, prenant qui la place de la vieille gitane (qui parle un baragouin fait d’allemand, de russe et de papou médiéval), qui celle de Jonathan Harker, so british, de Van Helsing, dont la jambe de bois et l’accent teuton prononcé ne sont pas les moindres des problèmes, et bien sûr de Drrrracula lui-même. Dans un moment de son et lumière à mouiller sa culotte. Et pour incarner Mina, une jeune femme de l’assistance.
Devant les mines surjouées d’Igor et Ivan, ces deux assistants qui en voulant bien faire, ridiculisent complètement leur maître, se balançant de l’eau pulvérisée à la figure, se contorsionnant sur le tapis, j’en passe et des meilleures, on passe une petite heure de bonheur pur !