Dernier jour de notre périple dans le pays qui vit naître Dracula, et plus particulièrement à Sigishoara, la ville où il naquit. Levé assez tôt, nous profitons une dernière fois du petit-déjeuner copieux offert par l’hôtel. Nous nous gavons donc de confiture, de fromage et de charcuterie avant de nous harnacher et de partir en direction de la vieille ville. La mâtinée s’offre à nous pour visiter les lieux, notre train ne partant pas avant environ 14h00. Nous gravissons donc lentement les pentes de la vieille ville. De vieilles ruelles couvertes nous conduisent tout d’abord au pied de la tour de l’Horloge, l’un des principaux monuments de la ville. Nous décidons de profiter du temps qui nous est imparti et de visiter le clocher-musée, qui devrait nous permettre de prendre de belles photos de la ville. Malheureusement il est encore fermé, donc nous prenons la décision d’y revenir en descendant.
Nous poursuivons donc notre chemin, et parvenons à la place où nous avons bu un verre la veille, avec les Bellions. Une rue qui part sur la gauche s’arrête au pied de la colline, laissant la place à un long passage couvert en bois qui semble conduire tout en haut de la butte. Nous mettons quelques longues minutes à gravir la pente, pour nous retrouver au pied d’une très vieille église située en haut du piton rocheux. L’église étant fermée, nous ne pourrons pas rentrer à l’intérieur, mais elle cache un très vieux cimetière envahi par la végétation, où flotte une atmosphère presque onirique. Nous prenons quelques photos des lieux, où nous nous reposons quelques instant, la montée de la colline avec nos sacs sur le dos ayant été plutôt sportive.
Nous redescendons par un autre chemin, qui va nous permettre de suivre les fortifications de la vieille ville et pouvoir en apprécier les nombreuses tours. C’est à cette occasion que nous découvrons quelque chose de plutôt insolite : un corbillard du siècle dernier dans un état exceptionnel, posé le long du chemin, un barbelé rouillé le séparant du public. Le véhicule dégage un certain charme, et en bons touristes amateurs de frissons nous nous empressons de figer ce spectacle sur l’appareil photo.
Le musée, qui serpente à travers les étages de la tour, nous entraîne dans le passé de la ville, mais peu d’objets font références à l’empaleur ici. Comme à Brasov, c’est le corporatisme qui semble être à nouveau le thème central de la visite, ainsi que la révolution industrielle, même si nous admirons quelques lettres signées de la main de Vlad Tsepes. Parvenus en haut de la tour, nous nous retrouvons face à un magnifique panorama qui englobe l’ensemble de la ville, nous permettant de mieux distinguer la partie moderne, succession de HLM et autres habitations en hauteur, et la vieille ville, nichée au pied de la colline. Un panneau indique que les photos seraient payantes, donc nous nous résolvons à ne pas figer sur la carte numérique les toits de Sigishoara. Mais en descendant, informations prises nous pouvons tout à fait prendre des photos depuis le haut de la tour. Benoît, un peu plus motivé que moi pour le coup, refait donc le chemin en sens inverse pour mitrailler la vue qui s’offre au visiteur depuis le sommet de la tour.
Nous remontons ensuite jusqu’à la petite place, et prenons quelques photos devant la maison où naquit Vlad Tsepes, aujourd’hui devenue le restaurant Vlad Dracul, et où un magnifique vampire en carton-pâte indique le menu. Nous rentrons dans le bar Alchemy à côté, un bar décoré comme un laboratoire d’alchimiste où nous savourons les deux dernières bières du voyage. Je profite de l’occasion pour faire quelques emplettes : une jolie bouteille de Schnaps pour ma sœur (que je ferais par accident tomber par terre en descendant un France) et un livre sur Dracula, conseillé par la société transylvanienne de Dracula.
Notre bière avalé, et un coup d’œil jeté à l’heure, il est temps pour nous de redescendre dans la ville, si nous voulons avoir le temps de manger avant de prendre le train. Sur la route de la gare, nous tombons sur la rue Vlad Tsepes. Rien de bien intéressant, si ce n’est ce nom sur une plaque indicatrice. Mais nous prenons tout de même la chose en photo. A la gare, nous achetons nos billets, de drôles de morceaux de carton où le quai et le numéro du wagon sont notés au stylo, avant de nous installer à une table pour manger. Une fois repus, il est temps de nous présenter sur la voie. Le tarif étant peu élevé, nous avons opté pour la première classe, et au vu du wagon, on a bien fait. Ca ressemble davantage à nos secondes classes qu’à une première, même dans un corail. Etant donné qu’il fait chaud, nous nous débrouillons pour coincer l’antique fenêtre coulissante avec le rideau. Le trajet dure pas moins de 5h00. Arrivés à la gare de Bucarest-Nord, nous décidons de rejoindre directement l’aéroport, l’heure étant trop avancé pour tenter une quelconque visite de la capitale. Nous hélons un taxi qui, après nous avoir fait tourné dans les rues de la ville, sans doute un peu plus que ce qui aurait du être, nous débarque devant l’aéroport Baneasa.
Les longues heures qui vont suivre vont être difficile. Rien n’est prévu pour passer la nuit dans ce genre d’aéroport. Je tente tout de même de dormir, mais mon sac à dos n’est pas forcément l’oreiller le plus doux qu’il m’ait été donné de voir. Et l’option machine a café ne donne pas grand-chose non plus : juste assez de monnaie pour une tasse, d’un truc encore plus indigeste que notre bon vieux Selecta. Des heures et des heures plus tard, durant lesquelles j’ai dévoré le livre acheté plus tôt dans la journée, l’heure de l’embarquement arrive. Manque de pot, un problème de pièce endommagée dans l’avion va nous occasionner pas moins de deux heures de retard. Au final, nous sommes embarqués dans un autre avion de la même compagnie. Et au terme des 3h40 que dure le vol, nous atterrissons à Lyon. Fin du voyage.