Lever 08h30, petit débarbouillage et l’on quitte notre « cazare » miteuse où nous avions passé notre nuit à des conversions pas possibles pour évaluer le coût de la vie. Imaginez seulement des littéraires se mettre à faire des calculs, produits en croix, etc. et vous aurez un résultat des plus floklo, genre un poisson rouge tournant dans son bocal en essayant de compter le nombre de tours. Sachant bien sûr que la mémoire d’un poisson rouge est à peu près équivalente à 2 secondes. Bref, nous quittons la ville à 9h20.
Première étape, auto-stop à côté d’une station service Petrom. Frustration est mon premier mot. Signes bizarres des conducteurs, mes quatre autres mots. Avec peu de succès au début, nous nous mettons cette fois-ci aux abords réels de Sinaïa. Je continue à lever le pouce tel César désirant que chaque passant vive. Mais devant tant de générosité impériale, personne ne s’arrête pendant qu’Adrien fait semblant d’être crevé ! Puis il me demande si je souhaite qu’il me relaie, j’acquiesce en songeant qu’il aura sans doute plus de chance que moi aujourd’hui.
Bingo !
Un chaleureux livreur de médocs nous prends à son bord. Il parle pas mal le français et l’anglais, on discute de notre voyage et de ce qui nous attend après. Là, direction Brasov. On lui parle du camping tout près et décide de nous y emmener. Sympa le gars ! Nous arrivons enfin à bon port et lui donnons quelques Lei en remerciement. Nous nous installons ensuite tranquillement, nous nous sustentons, puis allons direction Brasov centre, à 7 bornes du camping.
Là nous découvrons une superbe bourgade, flânons et trouvons un cybercafé… enfin la civilisation ! Passé une heure à vérifier ou envoyer des mails, nous partons boire un verre (une délicieuse bière Urus) et décidons d’aller sur la magnifique place centrale. Nous entrons dans le musée de Brasov où nous nous faisons passer pour des amerloques, juste pour le fun et surtout éviter les lourdaux de français pas discrets pour un sou. Voyage parmi le passé de cette ville occupée autrefois par des guildes (tisserands, forgerons, etc.) et les germains.
Enfin, direction repérage pour dégoter notre prochain moyen de locomotion, les microbus pour la ville de Bran. Nous maîtrisons le réseau après avoir accosté divers roumains amusés de ne pas pouvoir se faire comprendre. L’inverse a été tout aussi pittoresque.
Retour au camping où, nous semble-t-il, notre voyage prend depuis le 23 une excellente tournure et où l’incertitude devient un sentiment plus qu’agréable.