Ce matin fut un réveil plutôt frais après une nuit d’une somnolence plus que légère. Nous mettons nos fringues ayant une légère odeur de transpiration et allons nous débarbouiller. Puis ce fut avec une joie non dissimulée que nous plions la tente recouverte de rosée, un must pour le campeur de base.
Les sacs à dos prêts, nous partons à notre arrêt de bus. Un 17 passe, nous prenons le suivant qui nous mène… à quelques arrêts plus loin à un terminus !
Arg !
Nous descendons, remontons la grande avenue. Pourquoi la remonter ? J’étais persuadé (selon ma logique toujours infaillible qui mène à la certitude la plus incertaine) qu’un arrêt était devant le gros Carrefour (oui il y en a plein en Roumanie) du coin. Normal, un arrêt devant un centre commercial serait le bienvenu, non ? Nous décidons donc d’aller voir plus en contre-bas. Avec notre Baraka des bons jours nous prenons le 5 qui arrive et nous mène directement à la station du minibus. Pendant le trajet, nous nous installons à l’arrière où des paysans style Roms (la population mal aimée de Roumanie) se sont assis. Une grand-mère est là avec sa petite fille et son petit fils, mal habillés et le visage crassouillon. C’est à cet instant, lorsque je regardai autour de moi, que je vis une différence notable entre eux et ses filles roumaines qui ont tout pour elles et à un niveau de vie auquel la petite fille que je regardai n’arrivera sans doute jamais. J’ai eu dans ces minutes un sentiment de pitié mais elle et son frère ne paraissaient sans doute pas si malheureux que ça. Je la vis qui posa longuement son regard enfantin sur un jeune homme qui ne devait pas avoir trop de soucis pécuniaires. A ses yeux je devinais qu’il devait en être autrement de son réel bonheur. Lors d’un arrêt, elle descendit de sa place et une femme d’un certain âge, bien qu’en forme, épousta le siège et s’installa à côté du petit garçon. Ce dernier lui fit signe que sa sœur y était ce à quoi la vieille lui répondit sèchement. Mépris, dégoût sont les impressions que m’inspirait cette personne à l’attitude plus que discutable. Puis elle s’en alla. Peu de temps après la grand-mère se leva avec sa petite troupe et prépara à côté d’elle son fagot de fleurs jaunes. La petite pris son sac de pâquerettes. Alors que le bus la ballottait elle parti, perdant l’équilibre, dans des petits éclats de rire et m’adressa avec ses grands yeux noisettes de larges sourires. A l’arrêt je lui fit signe de me donner son sac et la précédant à la descente je lui remis ses pâquerettes. La grand-mère me remercia puis je retournai dans le bus…
Arrivée à la station de minibus à 10h00 et un car jaune nous embarqua pour Bran. Trajet court. Nous arrivons finalement au Vampire Camping, cliché s’il en est avec, sur la pancarte, la petite goutte de sang dégoulinant du V de vampire ! Là nous découvrons pour pas cher un superbe petit camping recelant wc, toilettes nickels, tout le confort dont on peut rêver. Après avoir fait sécher notre tente nous partons en quête de mangeaille, payons notre entrée pour la visite du château de Bran (dans lequel Vlad Tepes aurait passé 4 jours). Nous mangeons dans un jardin puis grimpons jusqu’au château. Adrien avait bien entendu payé en plus une taxe pour prendre des photos et alors… ce fut « opération mitraillage made in Adriennnne !!!! ». Plus sérieusement, à peu près 500 photos ont été prises. Après lecture de ce journal à voix haute il me signale 1100 :D. Retour dans le village de Bran, nous achetons à nouveau à manger pour le soir : nous prenons le strict nécessaire et j’achète auprès d’une petite vieille paysanne de toutes petites pommes. Là, elle me sort un laïus qui devait fort gentil, encourageant peut être du style « Dieu vous le rendra » avec son signe vers le ciel. Mais ce dernier étant nuageux et la pluie tombant à doux flots, peut-être nous a-t-elle dit « Le seigneur sera sans doute assez bon pour vous pour que le ciel ne vous tombe pas sur la tête ». Bref, on a rien compris !
Puis nous dégustons une spécialité roumaine, une espèce de pain sucré long et creux qui se mange en détortillant la pâte. Délicieux. Enfin nous rentrons au camping après avoir vu les largesses des commerçants du point de vue « attrape couillon ». Exemple : les T-shirts « I met Dracula and let me whisper to you what i twas ». Tout un programme.
Au Vampire Camping dégustation de Skol, bière blonde légère roumaine, énième bataille corse avec Adrien, farniente, écrit de cartes postales à notre meilleur entourage. Nus mangeâmes notre reste de pâté avec du bon pain, goûtons les pommes qui se révèlent délicieuses… un vrai repas ! Et enfin… délice suprême… la douche ! Le pied !
Pour terminer : Bran by night. Nous demandons, enfin… je demande à une demoiselle installée dans un kioske où doit-on prendre le bus pour Curtea de Arges. En vérité, si je me foutais un peu de la réponse, c’est plutôt que j’accordais de l’attention à son magnifique visage et elle me le rendit bien…
Bunã Searã !